L’événement eut lieu le lundi 12 août 2024, entre 7 h 15 et 8 heures du matin. Je lisais tranquillement un livre à intrigue médiévale lorsque je vis plusieurs oiseaux affluer dans les branches de feuillus tout autour de la maison. Rapidement, j’empoigne mes jumelles et je sors. Quelle ne fut pas ma surprise de voir plusieurs individus d’espèces de parulines volant furtivement d’une branche d’arbre à l’autre pour capturer des insectes qui se trouvaient sur les feuilles. Pourquoi à cette heure si matinale? Peut-être que du 8 au 9 août, ces oiseaux ont dû se mettre à l’abri pendant plus de vingt-quatre heures au moment où la trombe d’eau s’est abattue sur plusieurs régions du Québec1. Il ne fallait pas être à découvert quand la pluie forte s’est mise à tomber. La nécessité de se nourrir a sans doute pris le dessus pour ces oiseaux.
Déroutante identification
En cette matinée du 12 août, une accalmie météo s’est produite. Pouvions-nous espérer que le soleil soit de la partie afin qu’il puisse égayer notre journée? Ce sont les parulines, de petits oiseaux migrateurs et insectivores, qui ont égayé la mienne. Ces oiseaux sont difficiles à identifier à la fin de l’été. Les jeunes n’ont pas le même plumage que les adultes et ressemblent alors davantage aux femelles. Et même certains mâles avaient perdu l’apparat estival pour revêtir une robe plus terne, moins contrastante et colorée. Il faut s’armer de patience pour les reconnaître avec leurs déroutantes couleurs d’automne.
Néanmoins, j’ai pu identifier des individus de quelques espèces, dont la Paruline à croupion jaune, la Paruline à gorge noire, la Paruline à gorge orangée2, la Paruline jaune et la Paruline des pins. De plus, un Colibri à gorge rubis s’est pointé près d’un géranium, un Bruant familier s’est posé au sol, un Pic mineur3 grimpait sur le tronc d’un érable tandis qu’une superbe Paruline bleue affichait, dans mon ginkgo, toutes ses couleurs voyantes de la belle saison!
Rare effervescence
Une telle effervescence ornithologique fait en sorte que l’observateur ne sait où donner de la tête. Il braque ses jumelles là où un mouvement dans les branches apparaît. Et un peu avant 8 heures du matin, plus rien! En moins de 45 minutes, les oiseaux observés n’y étaient plus. Mais pendant ce bref moment, ils étaient si affairés à se nourrir, qu’ils ont dû ingurgiter nombre d’insectes, une importante ressource alimentaire pour ces oiseaux. Les attroupements sont monnaie courante chez les oiseaux avant que ne commence la période migratoire. Nous aurons tout de même la chance de les observer encore quelques jours ou quelques semaines autour de nos habitations, là où les arbres sont bien présents.
Habitats variés attireront de nombreuses espèces
Si les habitats sont diversifiés dans une région donnée, cela attirera à coup sûr plusieurs espèces différentes. J’ai été témoin d’une affluence d’oiseaux autour de ma demeure. C’est une expérience peu courante que je ne suis pas près d’oublier…
- Dans le secteur de la Rivière-du-Nord (Saint-Hippolyte), il serait tombé 100 mm de pluie entre le 8 et le 9 août 2024.
- Le 11 août, en matinée, j’avais vu plusieurs Parulines à gorge orangée se nourrir de fruits du Némopanthe mucroné directement sur le bord du lac.
- Le Pic mineur est une espèce résidente, c’est-à-dire qu’elle demeure avec nous toute l’année, un peu comme la Mésange à tête noire et la Sittelle à poitrine blanche.