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Une activité sur le lac, et si la surface gelée n’était que la pointe d’un iceberg ?


 

En cette période où les activités extérieures sont un exutoire et où les citoyens permanents ou de passage souhaitent profiter de l’environnement, plusieurs ont hâte de se promener sur l’un des nombreux lacs de Saint-Hippolyte. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Qui ou quoi peut garantir la sécurité sur la glace ? Voici quelques indications pour vous aider à éviter les situations dangereuses.

 

Jean-Pierre Ferland était un véritable prophète quand il a écrit la chanson Je reviens chez nous, évoquant les changements climatiques et les hivers à l’envers. Dans ce contexte, il est d’autant plus important d’avoir des données objectives pour évaluer la sécurité des activités sur les plans d’eau gelés plutôt que de se fier aux habitudes ancestrales ou de faire comme d’autres qui sont passés avant nous.

 

Chaque année, environ sept Québécois se noient pendant l’hiver 1. La Société de sauvetage rappelle qu’un décès sur 15 résulte d’un incident lié à l’eau survient sur un plan d’eau gelé. Au Canada, la majorité des décès associés à ce type de surfaces se produisent en motoneige ou en quad, mais plus du tiers a lieu en jouant, en marchant, en patinant ou en pêchant sur un plan d’eau gelé. Il ne faut donc pas sous-estimer les dangers de s’aventurer sur la glace d’un lac.

 

Facteurs de solidité de la glace

L’environnement du lac, les conditions climatiques ainsi que les différents types de glaces influencent la solidité de la glace.

 

Environnement

Un grand lac mettra plus de temps à geler qu’un plus petit. Il en est de même pour les parties plus profondes par rapport aux lacs moins profonds. Les rives sont généralement les premières sections à geler, mais elles subissent aussi des écarts de températures. Également, l’eau polluée ou envasée gèle moins bien et forme une glace moins résistante. Les courants amincissent la glace. Les parties du lac près des affluents et des effluents gèlent moins bien et devraient être évitées. Le vent aussi peut retarder la formation de la glace en créant un déplacement de l’eau de surface. Les obstacles, comme les quais ou les roches, retardent la prise de la glace et en accélèrent la fonte en absorbant la chaleur du soleil. La fluctuation du niveau de l’eau peut affaiblir la glace en exerçant une pression vers le haut ou en laissant un espace libre entre la glace et l’eau.

 

Conditions climatiques

Une succession de jours froids et de jours au-dessus de 0 oC entraîne une glace moins solide qu’une température constante sous le point de congélation. Ainsi, la fonte et le regel forment une glace en mille-feuilles comportant plusieurs failles qui la rendent moins sécuritaire. Le réchauffement par le soleil diminue la solidité de la glace. L’eau sur la glace l’affaiblit et une couverture de neige augmente la température de la glace et nuit ainsi à son épaississement. Selon la Société de sauvetage « une chute de neige qui atteint la moitié de l’épaisseur de la glace peut créer une situation dangereuse. » 1 Même par grands froids, les écarts de température peuvent provoquer des fissures dans la glace et l’affaiblir.

Types de glace

La glace bleue et transparente est habituellement la plus résistante. La glace formée par la neige mouillée et compressée est blanche et opaque, sa résistance dépend de la quantité d’air qu’elle renferme. Plus elle est dense et moins elle contient de bulles d’air, plus elle se rapproche de la glace bleue en termes de résistance. Par contre, la glace formée de neige tapée sera friable et poreuse. La glace grise contient habituellement de l’eau. La Société de sauvetage considère qu’elle « doit être considérée comme très suspecte et dangereuse ».

 

Évidemment, la glace d’un plan d’eau peut se composer de couches successives de ces différents types de glace qui peuvent interagir les unes avec les autres, faisant en sorte que l’épaisseur à elle seule n’est pas un indicateur incontestable.2

 

Que vous soyez un résident qui souhaite profiter de l’hiver et de la vue des grands espaces, mais plus encore si vous êtes un organisateur d’activités sur un plan d’eau gelé, faites preuve de vigilance! Voici la méthode préconisée par la Société de sauvetage pour vérifier la solidité de la glace :

Vous devez toujours tenir compte de son épaisseur. Mesurez-la à l’aide d’une perceuse et soyez toujours accompagné. Percez un tout petit trou jusqu’à l’eau, et ce, à différents endroits. Répétez l’opération à tous les neuf mètres sur la surface où vous désirez vous amuser, car la glace doit être évaluée à plusieurs endroits afin de s’assurer qu’elle est sécuritaire. L’épaisseur et la solidité de la glace peuvent varier énormément d’un endroit à l’autre sur un même plan d’eau. N’oubliez pas que certaines caractéristiques sont moins fiables en fin de saison, lorsque la glace est plus vieille.

 

Si vous souhaitez profiter du plan d’eau, ne partez pas seul et ne laissez pas les enfants sans surveillance. Informez vos proches et circulez lorsqu’il fait jour. Munissez-vous d’un sifflet sans bille. En cas d’incident, vous disposez d’une minute pour vous calmer et reprendre votre souffle, de 10 minutes avant de perdre de la motricité et d’une heure avant de perdre conscience. En étant prudent, vous pourrez profiter des plans d’eau gelés de la municipalité en toute sécurité, car la prévention, c’est la meilleure protection.

1 Microsoft Word – Fiche d’information

2 Vérifier l’épaisseur de la glace 2018-2019 www.sauvetage.qc.ca

Autres sources :

Nouvelles – L’ABC de l’englacement – MétéoMédia  www.meteomedia.com

Pêche blanche : Un guide pour la sécurité sur la glace. – Pêche QC