Un parent exemplaire

C’est bien connu, le jeune enfant prend exemple chez ses parents, frères et sœurs. Il épie, il copie, il reproduit ce qu’il voit et entend. Le comportement de maman et papa face à telle ou telle situation sera souvent repris par l’enfant, jusqu’à ce que, plus vieux, il en rejette une partie, désireux de se dissocier de ce qu’il n’approuve plus.

 

Trêve de psychologie douteuse : je vais parler de moi

Comme bien des mères, je souhaite prêcher par l’exemple, le bon de préférence. Maudine que ce n’est pas facile. Après un retentissant « câlisse » crié fièrement par ma fille de trois ans, j’ai dû expliquer à mes trois oursons que « oui, un jour, vous allez dire de gros mots pas jolis. Vous entendez papa et moi les dire lorsque nous sommes fâchés. Mais ça ne presse pas et vous êtes trop jeunes pour en comprendre le sens. Il faut vous trouver une autre façon d’exprimer votre frustration. »

 

Ouf

Autre exemple : je fais rarement mon lit. En tout cas, pas le matin. Et le papa non plus d’ailleurs. On va le faire quelque part dans la journée, si on en a le temps. Donc est-ce que nos rejetons s’empressent de faire leur lit et, accessoirement, ranger leur chambre systématiquement tous les jours? Eehhhh non.

 

Ensuite je vois leurs petits bedons bien dodus. Leurs pantalons pourtant de leur âge qui ne ferment absolument pas à la taille. OK, mes enfants font de l’embonpoint. Comme moi. Ils ont la dent sucrée, comme moi. Ça leur prend un dessert qui ne s’appelle pas « pomme » ou « yogourt ». Comme moi. Viennent alors les grands discours sur l’importance d’une saine alimentation et de l’activité physique. La réalité, c’est que je déteste ça, le sport. Mais je dois faire en sorte que mes enfants bougent. Alors je me fais violence et je tente de me motiver autant qu’eux, le samedi, à mettre le nez dehors. La dernière chose que je souhaite, c’est de les rendre malades par ma paresse. Ou qu’ils me disent un jour « c’est ta faute, tu ne nous as jamais amenés faire du sport ».

 

Art et culture

Nous sommes une famille d’artistes. Mes enfants ne savent pas faire de bicyclette, mais ils dessinent comme s’ils étudiaient aux Beaux-Arts. Je sais, dessiner, ça ne fait pas baisser le cholestérol. Seulement c’est l’exemple de passe-temps satisfaisant que je leur donne. Mon truc, c’est la peinture et le dessin, non la salle de gym. Et puis il y a la culture, la langue française, la valeur de notre histoire québécoise. La vérité est que je suis nostalgique des chanteurs d’autrefois et ceux d’aujourd’hui me laissent un peu indifférente. Moi, c’est Luc de la Rochelière, Richard Séguin, Les Colocs, Rock Voisine, les BB… Inutile de vous dire que ça ne joue plus beaucoup à la radio. Alors lorsqu’ils s’amusent à faire jouer leur musique préférée pendant qu’ils bricolent, je dois leur demander une fois de temps en temps « une chanson en français svp ». Car les amis, à l’école, n’écoutent pas de musique québécoise. Pas au primaire en tout cas. Ils carburent au Eminem, (tellement de leur âge!!).

 

Alors je me suis demandé quel exemple j’étais, finalement

  • Que vont-ils apprendre, en me voyant aller? À m’entendre? À m’analyser?
  • Que je travaille tout le temps? Que je suis impatiente et un brin irritable si tout ce que je demande ne se fait pas dans la seconde? Que j’adore grignoter entre les repas?
  • Ou retiendront-ils plutôt l’importance d’arriver à l’heure? De respecter sa parole? De savoir pardonner aisément?
  • Je leur transmettrai peut-être le goût de faire plaisir et de partager avec les autres? La joie de faire un effort pour le bien de ses amis et de sa famille? La valeur de l’argent? La valeur du temps que l’on prend pour autrui?
  • J’espère être pour eux un exemple de loyauté et de fidélité. De persévérance. De créativité.
  • J’espère rester un exemple de maman aimante pour toute toute toute leur vie.

Pour les bedons dodus, on va travailler ça.

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