L’exposition de Maxime Lacourse, intitulée Lieux et lumières intérieurs, sera présentée dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque jusqu’au 29 avril. À travers une série de tableaux réalisés en techniques mixtes, il s’interroge sur l’interaction entre le rêve et la réalité. À cette fin, l’artiste pénètre dans un espace intérieur habité par la mémoire et le souvenir.
Maxime Lacourse a commencé à peindre à l’adolescence, il y a maintenant 35 ans. Il exerce son art, depuis déjà vingt ans, dans son atelier de Saint-Joseph-du-Lac. Mais son long parcours n’est pas que création. Il s’agit aussi d’un lent apprentissage. « La peinture est une science », affirme-t-il. Au fil des années, il s’est intéressé aux techniques historiques, comme l’encaustique1, déjà utilisée en Égypte ancienne et le glacis2, très populaire à la Renaissance.
Il juxtapose et il superpose les procédés. Il utilise ce précieux savoir traditionnel pour transmettre une illusion de réalité. Par ce moyen, il intensifie la perception de profondeur et ajoute d’attrayants effets visuels à ses tableaux. Il a réussi sa première composition à l’encaustique, il y a une quinzaine d’années. « Espace intérieur est un tableau important pour moi. Il annonçait tous les autres à venir. C’est une icône dans ma création. » Il le présente à chacune de ses expositions.
Style
Maxime reconnaît que son style s’apparente au régionalisme américain. « J’ai souvent été comparé au peintre américain Andrew Wyeth. C’est très flatteur, car c’est un artiste que j’adore. » On peut effectivement voir un parallèle dans la façon intimiste dont tous deux traitent leurs sujets. Il comprend aussi qu’on puisse voir une influence surréaliste dans ses œuvres. « Oui, peut-être dans leur composante réaliste, admet-il, parce que même si on reconnaît bien tous les éléments, l’ensemble, lui, bascule dans le songe. »
Thème et approche
L’esprit artistique de Maxime vogue entre le rêve et la réalité de son enfant intérieur, celui qui reste vivant. « C’est l’enfant que j’étais peut-être, mais c’est l’enfant que je suis encore dans ma tête. » Il imagine des visions oniriques qu’il met en scène comme au théâtre, avec un décor qui a très peu de profondeur de champ. Tout est ramené à l’avant-plan. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est de composer l’aspect psychologique de ses personnages. Les postures qu’ils campent ne sont pas banales. Il est parvenu à leur insuffler une tension dramatique théâtrale. « Je fais du théâtre en peinture », résume-t-il.
Démarche
Maxime utilise des panneaux de bois recouverts de gesso3. Il commence par un croquis. Puis il se sert de l’acrylique pour placer la composition et installer les valeurs de sombre et de clair. « J’utilise ce médium parce qu’il sèche rapidement, ce qui me permet de faire beaucoup de changements si je n’aime pas quelque chose », explique-t-il. Ensuite, il prépare l’encaustique, de la cire mélangée avec des pigments en poudre, qu’il fait fondre dans un réchaud. Il peint avec cette cire chaude qui fige instantanément. Il l’appose aux endroits riches en texture et en matière, comme les grands murs ou les ciels. « Quand on observe des aplats de matière usée dans mes tableaux, c’est ordinairement de l’encaustique », révèle-t-il. Enfin, il vient « salir » ces zones avec la peinture à l’huile. Puis il met à profit sa connaissance des techniques anciennes pour appliquer l’huile sur les personnages et les petits éléments qui nécessitent beaucoup de détails. Il traite finalement ses peintures avec des couches successives de glacis, à la manière des grands maîtres de la Renaissance.
« J’utilise énormément de couleurs, se défend-il, car une première impression peut laisser croire le contraire ». C’est parce qu’il ne l’utilise pas pour créer des effets percutants. Au contraire, les couleurs, douces, deviennent un outil qui lui permet de traduire les jeux de lumière.
À découvrir
Une œuvre de l’exposition tranche sur les autres. Elle a été peinte à l’huile sur une grande toile de neuf pieds sur neuf pieds. L’artiste y exploite les techniques anciennes du portrait. Il s’agit d’une représentation de Florence, une jeune Hippolytoise!
Invitation
Maxime Lacourse nous invite à venir découvrir ses personnages qui interagissent avec l’espace qui les entoure. Il nous propose de nous immerger dans des lieux où le temps n’a pas sa place. Il nous engage à inventer, chacun à notre façon, les trames de tous les récits en images qui se jouent devant nos yeux.
- L’encaustique s’obtient en mélangeant de la cire à des pigments.
- Le glacis est la pose successive de plusieurs fines couches d’huile.
- Enduit blanc.