À la suite à mon article sur la Voie Maritime du Saint-Laurent, mon confrère Loyola Leroux a partagé avec moi quelques souvenirs de sa jeunesse à Pointe-des-Cascades où il a été témoin des travaux hydroélectriques dans sa région.

 

Il écrit :

Le canal de Beauharnois a été construit sur les terres de mon grand-père maternel, Adolphe Pilon et de sa conjointe Bernadette Daoust. Le canal Soulanges, sur les terres de mon grand-père paternel, Roch Leroux, père d’Albert, mon père. Sur une photographie prise de l’espace, on peut clairement voir la rivière des Outaouais se jeter dans le Saint-Laurent. On peut également identifier Pointe-des-Cascades où les deux maisons de mes ancêtres sont toujours habitées par mes cousins.

 

Pendant toute ma jeunesse, nous avons joué près des écluses où passaient des bateaux de partout dans le monde. Souvent, des marins débarquaient à l’Hôtel Central des De Montigny pour boire durant la journée. Le soir, mon père les ramenait à leur bateau qui était rendu trois écluses plus loin. L’alcool frelaté des îles Saint-Pierre-et-Miquelon coulait à flots dans le village, ce qui nous valait des visites régulières de la GRC.

 

Le garage de mon père était situé sur la route Montréal-Toronto, ce qui a donné lieu à quelques anecdotes. À 6 ans, avec mon cousin Ronald, je servais l’essence, ce qui nous méritait de généreux pourboires des travailleurs saisonniers, ramasseurs de tabac en Ontario. Une autre fois, une famille d’Allemands se rendait « sur le pouce » à Toronto. Il était environ cinq heures du soir et le temps était maussade. Ma mère les a invités à manger avec nous et passer la nuit dans notre salon.

 

L’ancre du navire Grecian fait également partie de ses souvenirs. Loyola mentionne que de se rappeler cette période de sa jeunesse ravive de vives émotions et il termine à la blague, « je vais en parler à ma thérapeute, ça va me couter cher ».

Sur ce panneau, rehaussé des photos de son père Albert et « sa machinerie lourde » ainsi que du navire Grecian, on peut lire :

En 1960, lors des travaux de construction des barrages hydroélectriques, le fleuve Saint-Laurent est asséché découvrant rochers, ilots et petits bassins, grouillant de poissons captifs.

 

Profitant de cette occasion, le jeune Loyola Leroux et ses amis se rendent à pied régulièrement sur les petites iles appartenant à la famille Leroux pour profiter de ce nouveau terrain de jeux. C’est lors d’une de ces escapades qu’il découvre une ancre qui sera identifiée comme celle du Grecian.

 

C’est grâce aux efforts d’Albert Leroux, père de Loyola, qui se déplace avec la machinerie lourde entre les rochers et les bassins, que l’ancre est récupérée et rapportée sur la berge.

 

Don de Loyola Leroux en souvenir d’une aventure de jeunesse et en hommage aux cinq générations de Leroux qui ont vécu à Pointe-des-Cascades