Vincent Vallières le chante merveilleusement bien dans sa chanson À hauteur d’homme :

« Je viens d’un peuple de travailleurs

Je viens d’un père qui s’lève à l’heure

Ma mère coupait les cheveux

Pis exigeait que j’fasse de mon mieux »

 

 

En écoutant ces paroles célèbres, je partage cette même admiration pour cette génération d’hommes et de femmes qui ont tant donné, tant investi. Il y a quelque chose de beau dans cette rigueur elle-même apprise chez leurs aïeuls.

  • Mon père est un lève-tôt, un travailleur assidu (même retraité), un ponctuel, un homme qui n’a qu’une parole.
  • Ma mère est d’une curiosité intellectuelle incroyable, qui croit au dépassement de soi, à la puissance des grandes idées, à l’importance d’essayer plutôt que de se plaindre.
  • À leur âge, ils auront été l’une des dernières générations à avoir connu un mode de vie moins technologique.

 

Nés dans les années 1940. Ouf! Premiers téléviseurs, premières percées dans l’espace. La modernisation de toute une société. L’émancipation. L’Expo 67. La perte d’intérêt pour l’Église, mais toujours un respect pour le divin. Soudain, ils auront eu entre les mains un appareil VHS pour enregistrer des films à la télé, pendant que nous, enfants, jouissions de notre premier lecteur de cassette jaune… En un battement de cils, ils doivent maintenant apprendre comment fonctionne Internet, alors que l’heure de la retraite sonne et qu’ils se sentent moins obligés envers la société.

 

Et s’ils résistent et refusent, s’ils se sentent dépassés? Alors la prise de rendez-vous médicaux est plus ardue, les opérations bancaires plus longues… Internet est devenu un incontournable. Une obligation. Sans doute une plaie, pour plusieurs têtes blanches. On leur a demandé, en quelques années seulement, d’oublier toute leur façon de faire et d’apprendre à taper sur un clavier, à comprendre l’informatique et la technologie. Celle-ci se développe à une telle vitesse; et moi, que devrai-je me forcer à apprendre à leur âge, aurai-je les facultés ou même l’intérêt de vouloir comprendre, d’ici quelques années? Qu’exigeront de moi mes enfants?

 

Fort heureusement, si je ne me sens pas trop solide pour expliquer à ma progéniture comment fonctionne la X-Box ou le PC (ils ont un papa pour ça), je suis en possession de tous mes moyens pour leur transmettre l’amour, la compassion, l’altruisme et l’empathie. Il s’agit du legs de mes parents. Je suis convaincue que l’héritage principal d’un parent pour son enfant, c’est l’apprentissage de l’humanité. Comment devenir un humain fort. Un humain qui fera avancer la race et les générations futures. Qui apportera quelque chose de positif, pour la survie de tous, mais surtout, pour son bonheur à lui. Sa quiétude. Sa paix. Les richesses matérielles seront à sa portée, si nous lui apprenons comment il peut y accéder, avec quels outils.

 

Je ne pourrai pas enfermer des millions dans un coffre pour que mes enfants en profitent après ma mort. Je ne me sens pas capable de leur apprendre tout sur tout. Les connaissances m’échappent, je n’ai pas la mémoire qu’il faut. Toutefois, des gens brillants, des professeurs, des créateurs, des vulgarisateurs sauront les éduquer dans tous ces domaines. Avec l’estime de soi que je leur aurai inculquée, avec l’ouverture d’esprit que je les aurai encouragés à développer, ils sauront où trouver l’information.

 

Mes parents m’ont donné un superbe coffre à outils, à ma naissance : rempli de bon sens, de talents, de sensibilité… Encore aujourd’hui, à l’aube de mes cinquante ans, ils continuent de le maintenir en ordre. Ils m’offrent du soutien et de la confiance. Ils rajoutent régulièrement de la fierté. Ce coffre déborde alors j’en prends et je remplis ceux de mes chérubins. Tout ceci est bien métaphorique, non? En toute honnêteté, parler d’un coffre à outils en fin de chronique, c’est un peu pour souligner la Fête des Pères.

 

Papa, maman, je vous aime.

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