Pendant le mois de novembre, nous avons eu la visite quotidienne de huit Dindons sauvages. Un mâle adulte, le dominant, était accompagné de femelles et de jeunes. Leur tournée journalière consistait à s’approcher des mangeoires d’oiseaux afin d’enlever les feuilles mortes accumulées au sol pour dégager sous cette litière, des graines, des faînes et autres fruits divers. Parfois, le mâle dominant chassait un de ses congénères, sentant qu’il s’approchait trop de son espace vital. En général, ils faisaient bon ménage ensemble. Et, sans prévenir, après environ une demi-heure, le groupe partait à la recherche de nourriture chez un autre voisin ou en pleine forêt.

 

Un mâle imposant

À partir de la fin de novembre, un seul dindon venait nous visiter. C’était le mâle dominant. Ce gros phasianidé1 peut atteindre 1,20 m de hauteur et peser 10 kg! Il est à noter que les dindons peuvent voler sur une courte distance et atteindre une vitesse de 90 km/h! Le mâle possède des attributs qui sont absents chez la femelle. Il possède des caroncules rouges sur la tête et la gorge ainsi qu’une barbe de plumes ressemblant à des poils et qui part du poitrail. Depuis la fin de novembre, le mâle vient tous les jours. Et en plus, il dort à proximité de la maison. Nous le voyons se percher dans un érable, à environ 10 mètres de hauteur, le regard tourné vers le nord.

 

Des plumes à toute épreuve

Les conditions météo ne sont pas toujours idéales pour cet oiseau qui passe tout son temps à l’extérieur. Ses plumes sont tout de même hydrofuges et bien fournies. Du 10 au 12 décembre, il y eut un épisode de pluie très intense qui dura 27 heures à Saint-Hippolyte. Une chance qu’à la toute fin de ces averses, la pluie s’est changée en neige faisant en sorte que le paysage est demeuré blanc tout autour.

 

Léon le dindon

Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 décembre, notre oiseau national, que nous avons baptisé Léon le dindon, était bien perché dans son érable, tourné vers le nord. Vers 6 heures du matin, je regarde par la fenêtre et le dindon y était toujours. Devant lui, une pleine lune dans toute sa splendeur brillait très basse à l’horizon. C’est sans doute ainsi que Léon s’est réveillé une heure plus tard en ayant la pleine lune dans son champ de vision.

 

Petit cri de satisfaction

Depuis ce temps, il va et il vient, mais il est rare qu’il s’absente pendant toute une journée. Comme je remplis mes mangeoires pour les autres oiseaux tels que sittelles, pics, mésanges et chardonnerets, il ramasse ce qu’il peut bien picorer et donne aussi des coups de bec sur un des silos afin de faire tomber quelques graines : du tournesol et quelques grains de maïs concassé.

 

Quand je m’approche des mangeoires et qu’il est tout près, il laisse entendre un petit cri doux comme s’il appréciait que je rajoute de la nourriture. Il garde ses distances, mais peut demeurer immobile à deux mètres de moi. Comme nous avons une grande côte descendante qui mène à la maison, on le voit parfois courir à toutes jambes d’un endroit à l’autre2. Quel oiseau imposant!

 

Et pour nous rappeler du temps des fêtes cette année, on peut aussi se dire qu’en inversant les lettres de Léon, cela nous donnera NOËL!

Heureuse Année 2025 et bonnes observations!

 

  1. Le Dindon sauvage fait partie de la famille des Phasianidés (faisans, perdrix, lagopèdes…)
  2. Au moment d’écrire ces lignes, le 25 décembre, Léon était toujours au poste!