Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes le 22 octobre. Depuis cinq jours, le temps est plus doux. Et cette séquence coïncide avec la lune d’octobre. Les nuits sont claires et relativement tempérées. Nous vivons une sorte de répit pendant lequel les couleurs lumineuses des feuillus sont bien présentes. Elles le seront jusqu’à ce que survienne la première neige.

 

Sur le lac, le Plongeon huard y est toujours. En cette période de l’année, l’adulte a subi sa mue d’automne. Cette mue est déclenchée par le raccourcissement des heures d’ensoleillement. C’est ainsi que son plumage deviendra beaucoup plus terne. Sa tête est brune, sa gorge est pâle, son collier n’est que partiel et le dos n’offre pas les nuances en damier teintées de blanc et noir comme en été. Les taches sont à peine visibles. Mais c’est toujours le huard, un oiseau majestueux, qui est curieux et s’approche des humains de son entourage. Dans quelques jours, ou au plus quelques semaines, il quittera le lac pour migrer plus au sud, vers des lacs américains qui ne gèleront pas en hiver. Il peut même descendre jusqu’en Floride ou bien se tenir sur la côte Atlantique, en eau salée.

 

De l’activité aux mangeoires

Dans les premiers jours d’octobre, j’ai installé mes mangeoires. En fait, je ne nourris pas les oiseaux en été puisqu’ils peuvent trouver tout ce dont ils ont besoin dans la nature environnante. Cependant, à partir du mois de juin, j’aime bien accrocher un abreuvoir à colibris afin de pouvoir observer ce volatile de plus près. Et lorsque les mangeoires sont suspendues à leur poteau, il suffit d’un rien de temps pour que mésanges, sittelles, pics et autres chardonnerets viennent s’y sustenter.

 

Des Juncos ardoisés qui s’attroupent

Après quelques journées froides, on commence à voir apparaître le Junco ardoisé. Cet oiseau peut se pointer autour de la maison accompagné d’une quarantaine d’autres individus de son espèce. Le Junco, aux teintes de gris assez variées, s’attroupe en octobre et provient sans doute d’une contrée plus nordique pour aboutir ici dans les Laurentides. Lorsque je remarque leur présence, je répands du millet au sol tout près des postes d’alimentation. Comme ces oiseaux qui appartiennent à la famille des Embérizidés préfèrent se nourrir au sol, ils sont partout après avoir découvert ces grains de forme arrondie qu’ils auront pu récolter grâce à leur bec conique.

 

D’autres migrateurs…

D’autres oiseaux vont et viennent et plusieurs sont déjà partis rejoindre leurs aires d’hivernage comme les parulines, les pirangas, les passerins et les moucherolles.

 

Des résidents…

Ne resteront ici que les purs et durs qui résistent aux intempéries de l’hiver et qui ont la réputation d’être des espèces résidentes en cela qu’elles passent toute l’année avec nous. C’est ainsi que le Grand Corbeau, la Chouette rayée, le Grand Pic, les sittelles ainsi que le Pic mineur et le Pic chevelu nous accompagneront durant ces mois aux journées courtes et sombres. Lorsque la neige tombera en rafales, le temps sera plus clair, plus pur. L’hiver sera donc la saison qu’il nous faudra bien accueillir pour les prochains mois…