Locomotive à vapeur en 1876.                      Photo : fr.vikidia.org

Depuis l’invention de la roue, les hommes n’ont eu de cesse d’inventer des moyens de s’en servir pour transporter des objets lourds ou en grande quantité. Ces « moyens de transport » pouvaient être poussés ou trainés, d’où le mot « train », suite de véhicules qui roule dans les ornières d’un sentier.

 

Les sentiers sont devenus des routes où on a construit des rails pour rendre les déplacements plus rapides et sur de plus longues distances. Les bêtes de trait ont été remplacées par l’invention d’engins à vapeur, au Royaume-Uni dès 1802. Début des années 1920, le diesel et l’électricité ont graduellement remplacé la vapeur et l’utilisation de ces énergies plus propres s’est propagée mondialement. Le 21e siècle se concentre sur le développement de sources d’énergie alternative. En 2023, le projet Charlevoix du premier train à hydrogène en Amérique a « laissé d’agréables souvenirs ». La technologie « maglev » (sustentation électromagnétique) promet des vitesses étourdissantes de 500 km/h et plus.

 

Au Canada

Transrapid à sustentation électromagnétique. Photo : Állatka

Le premier chemin de fer canadien, le Champlain and Saint Lawrence Railroad, fut mis en service en 1836 autour de Montréal. Dès 1849, des garanties gouvernementales avantageuses ont créé une expansion trop rapide et sans consensus entre les différentes régions d’un si vaste territoire. Situation qui se révéla financièrement désastreuse pour toutes les provinces. Il fallait réglementer. La Confédération canadienne fut rendue possible en 1867, en partie grâce au chemin de fer. Les provinces maritimes et la Colombie-Britannique n’ont adhéré que sur des promesses de construction de lignes reliant l’est et l’ouest. Les deux plus grandes compagnies n’ont pas réussi à être d’accord pour ne construire qu’une seule ligne et le gouvernement appuya l’expansion des deux lignes. Dès 1885, on pouvait traverser le pays par la voie ferroviaire la plus longue du monde.

 

Dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale, l’automobile est devenue un redoutable concurrent et après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des services voyageurs ont été abandonnés au transport aérien. En 1978, le gouvernement a créé VIA Rail Canada qui a pris en charge tous les services voyageurs nationaux du pays. Pour le transport de marchandises, les trains se révèlent toujours avantageux par leur efficacité énergétique et l’économie des émissions de gaz à effet de serre en réduisant le transport routier par camion.

 

Pertes humaines et matérielles

Une des pires catastrophes, sinon la plus spectaculaire, est sans contredit celle de Lac-Mégantic qui s’est produite le 6 juillet 2013. Le déraillement d’un convoi de 72 wagons-citernes contenant du pétrole brut, a provoqué des explosions et des incendies qui ont détruit 2 km2 du centre-ville durant quatre jours, forcé 2000 personnes à évacuer leur domicile et causant la mort de 47 personnes.

 

En 1864, le 29 juin, vers 1 h 20, s’est produite une tragédie, celle qui détient le plus triste bilan humain. Près du mont Saint-Hilaire, pour traverser la rivière Richelieu, se trouve un pont tournant pour rejoindre Belœil. Un train transportant entre 350 et 475 passagers, dont plusieurs immigrants, a omis de s’arrêter à un feu d’arrêt, indiquant que le pont était ouvert pour laisser circuler des barges et un bateau à vapeur. Continuant sa course dans la nuit, la locomotive et 11 wagons sont tombés dans le vide, s’écrasant les uns sur les autres. Le bilan, incertain, fait état d’environ 99 morts et plus d’une centaine de blessés.

 

On doit souligner le vouloir gouvernemental et le génie des hommes, mais c’est sans oublier que l’humain a parfois des ratés de vigilance qui occasionnent de tristes et déplorables conséquences.