Dans le cadre de son 50e anniversaire, l’Atelier de l’Île de Val-David, spécialisé en techniques de gravure, présente des œuvres de sept de ses membres au Centre d’exposition de Blainville.
Les sept femmes exposantes sont Marie-Claude Arnaud, Louise Bariteau, Claudette Domingue, Suzanne Ferlandl, Marilyse Goulet, Olga Inès Magnano et Cristine Rolland. L’exposition sera à l’affiche jusqu’au 8 juin. Qui n’a jamais vu des œuvres d’art imprimées se doit de visiter cette exposition qui reflète avec brio l’étendue des possibilités de création qu’il offre.
Diversité
Aucun thème imposé. Chacune des artistes a choisi les œuvres qu’elles présentaient, celles qu’elles appréciaient particulièrement et qu’elles considéraient comme les plus représentatives de leur travail. Les supports sont multiples. On y retrouve des œuvres de gravure sur bois, sur zinc, sur cuivre, sur linoléum et sur plexiglas, réalisées en creux. Elles emploient la collagraphie qui permet d’ajouter des motifs en relief sur une plaque. Ainsi que les techniques de gaufrage et d’embossage qui modifient directement la surface du matériau pour créer le relief. Elles recourent à la lithographie, à la sérigraphie et à l’impression numérique pour reproduire le même dessin en plusieurs copies. Il existe une multitude de combinaisons possibles. Les artistes les conjuguent avec talent et créativité.
Un bon aperçu en est la série en bleu sur la fragilité de la nature et de la vie d’Olga Inès Magnano. Elle fusionne nouvelles technologies et techniques traditionnelles: pigments, manipulation d’images numérisées, superpositions sérigraphiques. La libellule, présente sur chacune des toiles, transmet cette fragilité, mais laisse présager un espoir de survie.
L’Hippolytoise Claudette Domingue
Claudette Domingue fréquente l’Atelier de l’Île depuis 25 ans. Elle s’est sans cesse renouvelée. Elle a visité bon nombre d’approches et de techniques. Elle nous présente des rendus qui témoignent de l’étendue de ses visions et de ses explorations. Les œuvres exposées illustrent bien l’éventail des styles qu’elle a abordés. « En art, avant d’en arriver à l’œuvre finie, chaque artiste s’exprime dans un temps qui lui appartient. On évolue avec notre façon de voir et de créer. On a nos sujets préférés, nos couleurs préférées. On est aussi aiguillonné par des influences spontanées », explique-t-elle. En voici quelques exemples.
Claudette a travaillé en imagerie médicale. Elle est subjuguée par l’intérieur du corps humain. Elle présente une gravure avec électrolyse sur laquelle est représenté le rachis du corps humain. De nombreuses petites gravures détaillées illustrent d’autres parties du transit intérieur. Alors que des pochoirs collés représentent le transit extérieur. Claudette a aussi produit une œuvre-haïku, sur une plaque de zinc avec un chine (fin papier chinois transparent) collé: une gravure colorée et vivante qui est accompagnée d’un texte poétique.
Dans le cadre du Projet Pandore proposé par l’Atelier, elle a créé une œuvre miniature sous forme de livre d’artiste : une petite boîte qui s’ouvre sur un pliage d’une série d’impressions en gravure. Chacun des plis délimite le début d’une nouvelle page du livre qui présente une nouvelle image. Il s’agit là d’une création découlant de ce qu’elle appelle une « influence spontanée ». Le pays de l’homme lui a été inspiré par les grottes de Lascaux qu’elle a visitées en 1990.
Une occasion à saisir
Bien qu’on ne maîtrise peut-être pas les connaissances techniques qui nous permettraient de reconnaître et d’apprécier tout le travail que les artistes investissent dans chacune de leurs œuvres, on ne peut qu’être touché au cœur par la force et l’éloquence qu’elles dégagent. On n’a pas souvent l’occasion de voir une exposition d’art imprimé et de techniques de la gravure. 7 manières de voir et de faire en est une de haut niveau, à ne pas manquer.
Photos : Lyne Boulet