Lors d’un récent voyage en Estrie, j’ai pu observer une fleur sauvage que je n’avais jamais croisée auparavant. Nous étions à Glen Sutton, sur un chemin pentu tout près d’une prairie herbeuse, non loin d’une forêt de feuillus. Cette plante, la Houstonie bleue, m’est apparue comme un sourire avec ses couleurs et son allure. Son nom fait référence à William Houston, un chirurgien et botaniste écossais qui, dans sa vie, a beaucoup voyagé. Que ce soit aux Antilles, au Mexique ou bien en Amérique du Sud, il s’adonnait à la cueillette de plantes lors de ses pérégrinations afin de bien les identifier.

 

 

Fleurs aux couleurs variées

Voici comment reconnaître cette plante délicate. Cette plante mesure environ 10 cm et possède des feuilles à la base et deux petites feuilles le long de la tige. Chaque tige ne porte qu’une seule fleur. Les couleurs de la fleur peuvent varier. Les quatre pétales allongés peuvent être blancs, roses ou lavande pâle. Une constante, c’est que le centre de la fleur est jaune. Même si la Houstonie peut fleurir tôt au printemps, c’est surtout entre la mi-mai et le début de juin que nous la remarquons dans toute sa splendeur. Ses fleurs sont nectarifères et attirent allègrement les colibris, les abeilles ainsi que les papillons.

 

Présente sur la rive sud seulement

Quelques jours après mon périple en Estrie, je me suis retrouvé dans le secteur de Victoriaville avec un groupe d’ornithologues. Quelle ne fut pas ma surprise de contempler à nouveau la Houstonie bleue sur un sentier forestier du mont Arthabaska! Je n’ai pas tardé de la présenter aux observateurs d’oiseaux qui se trouvaient près de moi… Détail curieux, cette plante ne se trouve que sur la rive sud du Saint-Laurent, sauf à Québec. Elle ne vit donc pas dans les Laurentides ou dans la grande région montréalaise.

 

Membre de la famille des Rubiacées

La Houstonie bleue fait partie de la famille des Rubiacées qui compte également les gaillets. Le caféier (Coffea arabica) est aussi une plante appartenant aux Rubiacées. Comme la Houstonie bleue ne croît pas à l’état sauvage chez nous, elle peut par contre être semée ou plantée dans nos jardins. Il suffit de lui donner un coin de soleil ou un endroit semi-ombragé pour qu’elle s’épanouisse. Dans certaines conditions, une deuxième floraison peut avoir lieu dès le mois d’août.

 

35 ans de collaboration au Sentier

C’est il y a exactement 35 ans que je commençais ma longue et fructueuse collaboration avec le journal Le Sentier. Le monde de la nuit fut le premier article que j’ai rédigé et qui parut en juillet 1989. Depuis ce temps, je vous ai entretenu sur la faune et la flore de notre si belle région. Le sujet semble inépuisable même après avoir écrit plus de 410 chroniques au cours de ces années.

 

Je voudrais souhaiter une longue vie au journal communautaire Le Sentier et j’aimerais saluer tous les lecteurs pour leur fidélité et leur intérêt pour la nature. Portez-vous bien!

Jean-Pierre Fabien