Il faut lire JGM pour être plus heureux. C’est un penseur très intelligent, qui raisonne dans un monde qui résonne. Pour comprendre notre monde, il privilégie les concepts et non les affects. Il fait preuve d’esprit critique, une valeur de plus en plus rare.
Au lieu de le paraphraser, je vous invite à le lire en commençant par son dernier livre, Ces valeurs dont on parle si peu. Essai sur l’état des mœurs au Québec. Il traite de dix-neuf sujets en trois pages chacun environ. À lire un sujet à la fois, ce n’est pas un roman d’amour.
Sur la déontologie chère aux avocats, politiciens, hauts fonctionnaires
Quand vous entendez le mot déontologie, dites-vous que la morale vient de prendre le bord.
« À quoi bon les manuels de déontologie, si la conscience morale est étouffée, sinon assourdie? Quand la réflexion éthique est figée et tablettée dans un manuel de déontologie, il y a de quoi se demander si la dégradation des valeurs et des repères de l’autorité morale n’est pas une des crises les plus sous-estimées au royaume de nos mœurs actuelles, avec les effets pervers du non-respect des lois et de tout ce qu’il y a de normatif, sans compter l’embarras de se donner une base sociétale commune respectée de tous ou de la plupart. »
Les grandes vertus qui aident à vivre : la première, la foi
Nul ne peut vivre sans un projet, sans croire en quelqu’un, en quelque chose. Pourquoi rejeter ce qui a animé la foi de nos ancêtres depuis 2000 ans? Il est bien plus difficile de se construire des idéaux en qui croire que de s’inspirer de ceux vécus par les gens heureux.
« Beaucoup de gens se vantent de ne plus croire en rien, mais étrangement, plusieurs sont prêts à croire en n’importe quoi. »
La profondeur qui nous oblige à sortir des modes du jour
Vivre des gestes signifiants qui vont durer toute la vie. À chaque session, dans mes cours de philosophie au cégep, je demandais à mes étudiants d’énumérer les acquis qu’ils possèdent et qu’ils ne pourront jamais perdre. Malheureusement, pas la santé, ni les parents et amis, ni l’argent, ni la jeunesse, ni la santé mentale. Mais leur diplôme d’études secondaires, donner du sang, faire du bénévolat, étudier pour travailler et gagner sa vie et plus tard, bien élever ses enfants, etc. sont des acquis que l’on ne peut perdre.
« Quant aux valeurs spirituelles, elles sont souvent refoulées à la marge des réalités par l’ultramatérialisme. Lorsqu’il s’agit de spiritualité, les médias et les divertissements permanents rendent trop souvent impossible le recueillement et la vie intérieure. »
Les rites de deuil, qui nous rattachent à nos ancêtres
« Ceux-ci sont porteurs du sens communautaire de la mort humaine et de ses adieux. Les débats sur l’aide médicale à mourir n’en ont pas dit un seul mot. »
L’éducation et l’école. Écrire pour se distancer de ses émotions
Le professeur ne doit pas jouer au travailleur social, ni au psychologue, ni aux multiples experts en santé.
« Chacun son métier et les vaches seront bien gardées. Il est là pour enseigner à lire, écrire et calculer aux enfants qui veulent apprendre et qui sont encouragés par leurs parents qui respectent profondément les enseignants. Ils instruisent et laissent les parents éduquer. Idéalement, l’école doit transmettre les immenses plaisirs du savoir et du bien penser. Par exemple, c’est par l’écriture que l’on apprend à développer une parole réfléchie. »
Les autres sujets pour réfléchir et accéder au bonheur
Il me manque de place pour parler des treize autres sujets intéressants comme la démesure critiquée par la civilisation grecque et la Bible, le sens de la limite, la durée, l’appartenance, la famille, etc. Je vous invite à le lire, tout simplement