Au Moyen âge, le héraut d’armes était un officier d’un grade intermédiaire, dont la fonction était de transmettre les messages, déclarations de guerre, de régler les cérémonies et les jeux et de surveiller les blasons. D’où le mot héraldique.
Dans ces temps où peu de gens savaient lire, le blason était un signe distinctif simple, qui permettait d’identifier les chevaliers lors des festivités, de reconnaître les ennemis et les alliés sur le champ de bataille. Comme les soldats portaient des armures qui dissimulaient leur corps et un heaume, leur visage, le blason était dessiné sur leur bouclier ou écu. Le blason est l’ensemble des couleurs, des figures et des règles qui régissent la composition des armoiries.
La science héraldique
L’usage des blasons et armoiries, associé à la noblesse, s’est rapidement étendu à l’ensemble de la société devenant en quelque sorte une carte d’identité. De plus en plus élaborés, la création et l’interprétation des signes héraldiques sont devenues un métier et même une science.
La complexité du langage héraldique
On appelle meubles, les représentations de personnes, animaux, végétaux, valeurs, armes, véhicules, constructions, astres, etc. et chaque figure a une signification et un langage. Les couleurs ne sont pas rouge, bleu, vert, mais gueule, azur et sinople. La gauche est dextre et la droite senestre. La partie centrale d’une armoirie est un blason (ou écu) qui se divise en fasces (partitions), orné de meubles et garni de supports (ornements extérieurs). Au-dessus, un timbre (couronne ou heaume) surmonté d’un cimier (ornement). Les devises sont inscrites généralement en latin dans un listel (bandeau, ruban ou bannière) qui est généralement placé sous l’écu, mais parfois au-dessus du cimier déclarant un cri de guerre. Blasonner signifie décrire (écrit ou oral) des armoiries suivant les règles de la science héraldique (voir encadré). Aujourd’hui l’Autorité héraldique du Canada gg.ca/fr/heraldique emploie, sept hérauts à la création d’armoiries, de drapeaux, d’emblèmes et d’insignes. Le terme héraldiste est aussi utilisé.
Les armoiries du Canada
Les premières armoiries du Canada furent adoptées par proclamation du roi George V en 1921. Une version renouvelée a été adoptée en 1994. L’écu représente les armes d’Angleterre, d’Écosse, d’Irlande et de France, plus une addition pour leur donner un caractère nettement canadien, une troisième fasce, d’argent, à trois feuilles d’érable. Les supports sont le lion qui déploie l’Union Jack et la licorne, l’ancienne bannière de France. On peut lire la devise A mari usque ad mare, c’est-à-dire « de mer à mer » sur le listel azur bordé d’or.
En 1868, le Québec reçoit de la reine Victoria un blason. Les fleurs de lys symbolisent la colonisation par les Français, le lion est issu des armoiries britanniques et les feuilles d’érable sont un symbole du Canada. En 1939, on recommande l’adoption d’armes plus représentatives. De nouvelles armoiries sont adoptées le 9 décembre 1939. Les fleurs de lys changent de deux bleues sur fond or, à trois de couleur or sur fond bleu. Le lion demeure inchangé, ainsi que les trois feuilles d’érable. On y a ajouté la couronne de style Tudor, ainsi qu’un listel d’argent bordé d’azur portant la devise Je me souviens. Contrairement aux usages suivis par les autres membres de la fédération canadienne, le Québec s’est doté d’armoiries sans avoir recours aux autorités britanniques.
Description héraldique des nouvelles armoiries du Québec selon quebec.ca/gouvernement
Timbre : Couronne Tudor
Écu : Tiercé en fasce ; d’azur, à trois fleurs de lys d’or ; de gueules, à un léopard d’or, armé et lampassé d’azur ; d’or, à une branche d’érable à sucre à triple feuille de sinople, aux nervures du champ