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Félix Leclerc chante Le père pour la Fête des Pères

La chanson Le Père est une métaphore de notre société vue par un prophète au sens ancien ou un visionnaire au sens actuel. Leclerc a perçu que le rôle du Père, de notre passé avec sa devise Je me souviens, serait rejeté par la nouvelle génération actuelle qui n’accorde de l’importance qu’aux jeunes vivants, créatifs et vulnérables.

 

Le Père, ce sont nos traditions, nos rituels, notre belle histoire nationale avec Jacques Cartier, Champlain, Madeleine de Verchères, Jeanne Mance, Lambert Closse, Dollar des Ormeaux, Frontenac, Talon, etc. Le Père, c’est le peuple québécois qui a lutté, pour sa survie en Amérique, aidé par le bas clergé : le curé Labelle, les chanoines Lionel Groulx et Jacques Grand’Maison, après que nos élites commerciales, militaires, de robe et religieuses eurent quitté le pays après la Conquête pour aller faire fortune dans un monde meilleur en France ou dans les colonies françaises.

 

Félix Leclerc, comme Armand Lavergne et Camille Laurin, était un génie qui percevait l’avenir du peuple francophone en Amérique. Imaginons Montréal et Laval en 2025, sans la Loi Lavergne de 1910 et la Loi 101 de 1977 de Camille Laurin, lois qui protègent le français! Sa chanson Le Père véhicule ses craintes.

 

L’anglicisation souterraine fait de grands progrès. À Saint-Jérôme même, un haut lieu des francophones, la Caisse Pop offre aux Anglais des messages dans leur langue. Il en va ainsi de plus en plus de tous les commerces locaux, comme les concessionnaires automobiles qui cachent le Je me souviens de la plaque d’immatriculation, même si le pourcentage d’anglophone dans les Laurentides est en décroissance.

 

Le Club de hockey Le Canadien reflète cette lutte contre les francophones. Les propriétaires du club refusent d’engager des joueurs francophones. Ces derniers sont répartis dans chaque équipe en espérant que seuls dans le vestiaire, ils parleront anglais et surtout ils tomberont en amour, à 20 ans, avec une belle Américaine. Leurs enfants porteront un nom francophone, mais parleront-ils français, comme les fils de Celine Dion, elle qui a abandonné le « é » en anglais?

 

Jean Charest, alias/aka John-James, de son nom de baptême, voulait comme Premier ministre que tous les élèves de 6e année au Québec ne parlent qu’anglais pendant toute cette année. Philippe Couillard a recommandé aux ouvriers d’Arvida de parler anglais avec leurs patrons. Il y a les attaques de Trump contre la langue française, et une multitude d’autres comme celles de Carney contre la Loi 96.

 

J’imagine, avec effroi, un référendum demain matin avec comme question le Québec devrait-il être bilingue? Que répondront les colonisés? Félix Leclerc avec sa chanson Le Père décrit les enfants rejetant non seulement le vieux, mais tout leur passé francophone. Quel est le contenu des cours d’histoire enseigné au secondaire et au collégial, depuis la réforme de Pauline Marois, ministre de l’Éducation? Valorise-t-il notre belle histoire nationale?

Jean-François Veilleux explique ainsi le sens de cette chanson :

« C’est là bien sûr une allégorie transparente de la réalité québécoise : la belle province qui couche avec tout le monde, qui dilapide ses richesses en les laissant aux plus offrants, Anglais ou Américains, sans même avoir consulté les Québécois pour le partage. Cette œuvre allégorique nous montre le réveil de Jean-Baptiste (le Québécois) qui se rend compte que Uncle Sam (l’Américain) et John Bull (l’Anglais) l’ont dépossédé du Québec. À la naissance d’un fils (le Québec nouveau), Jean-Baptiste doit défendre sa paternité face à Uncle Sam et John Bull, qui se prétendent aussi le père. »

Visitez sa page Facebook : Jean-François Veilleux (Général Vendémiaire)

Félix Leclerc chante Le père pour la Fête des Pères

Et on le faisait taire

Dans sa propre maison

Il n’avait pas raison

Cet étranger le père

Ennemis nous étions

Sur tout ce qu’il faisait

Sur tout ce qu’il disait

Toujours la dérision

 

Comme on cache une honte

On le cachait aussi

Nous souhaitions sa mort

Cela doit être dit

Tous ligués contre lui

Seul avec le vieux temps

Avait le geste lent

Des avaleurs d’oubli

 

Étions nobles savants

Cerveaux spécialisés

L’atome était brisé

Comme les préjugés

Accoucherions demain

Électrifiquement

Sans sortir de nos bains

Race neuve d’enfants

 

Le sentier des rois mages

Les patries les chapelles

Fini le Moyen Âge

Les chevaux les truelles!

Mon père allez-vous-en

Laissez-nous votre bourse

Buvez en descendant

Votre dernière course

 

Et lui sortait la nuit

Comme faisaient les apôtres

Guérir était sa vie

Comme moquerie la nôtre

On l’a porté en terre

Un vendredi matin

Dans l’immense parterre

De l’été des Indiens

Que c’était-il passé?

Nous n’y comprenions rien

Tant de gens étrangers

Pleuraient sur le chemin

C’était facile à voir

Ils saluaient un roi

Et nous étions soudain

Ses fils des pauvres nains

 

Le géant était mort

Un trou dans le pays

Je n’ai que trois accords

Pour le chanter ici!

Aidez-moi les violons!

Aide-moi ma compagne!

Anges à cheveux longs

Allumons la montagne!

Et dansent les tout-nus

Les moqués les terriens!

Le père est revenu

Dans sa maison enfin!

 

Il dort et n’entend rien

Trop tard je le sais bien