Exposition à venir Deux parcours : un partage

Devant la table : Le repas social comme expérience, Céline Landry

Céline Landry

 

Les céramistes Céline Landry et Marie Valiquette exposeront dans la salle multifonctionnelle de la bibliothèque du 5 juin au 8 juillet. Toutes deux utilisent l’argile. Néanmoins, chacune se révèle à nous à sa manière. Leur travail est à la fois opposé et complémentaire. Vous pourrez les rencontrer au cours du vernissage qui aura lieu le jeudi  5 juin, de 17 à 19 heures.

 

 

 

L’œuvre de Céline Landry

Le titre de l’installation que Céline Landry expose chez nous est Devant la table : Le repas social comme expérience d’exclusion. À lui seul, il exprime la proposition de l’artiste : l’exclusion. Il s’agit d’un enjeu, dit-elle, qui la touche personnellement. L’installation présente une table sur laquelle se retrouvent bon nombre de plats. Un peu en retrait, une femme s’en dissocie. L’œuvre offre un contraste saisissant entre l’étalage de nourriture et l’attitude fermée du personnage, bras croisés, regard détourné. L’ensemble exprime clairement un paradoxe.

Le repas social de Céline Landry.

L’artiste nous offre une illustration poignante du concept de l’exclusion : l’opposé de l’acte de se rassembler autour d’une table pour partager un repas festif. Céline a choisi cette image, car l’intégration sociale passe souvent par les repas. Mais l’enjeu de l’exclusion sociale se retrouve dans différents contextes et pour toutes ces personnes qui, pour une raison ou une autre, sont considérées « à part » et peuvent difficilement s’intégrer. « Les gens marginalisés prennent rarement la parole. Avec cette œuvre, j’espère, en mon nom et en leurs noms, sensibiliser les gens à cette réalité. »

Marie ValiquetteElle a méticuleusement façonné une multitude de pièces de céramique peinte, souvent complexes à réaliser. Chaque assiette contient des aliments qui ont tous été fabriqués séparément. Le personnage a été fait de plusieurs éléments. C’est un projet qui lui a demandé beaucoup de planification et de précision. Elle y a consacré deux ans. « J’installe toujours les différentes composantes exactement de la même façon. Ça fait partie du rituel de ma démarche », précise-t-elle.

Marie Valiquette

L’œuvre de Marie Valiquette

« J’aime toucher à tout. Je crée de l’inutile à l’utilitaire », commente Marie Valiquette qui ajoute qu’elle n’aime pas faire de pièces multiples. Elle se sert du tour et de la plaque, elle utilise la technique du colombin. Elle façonne ses sculptures à la main. Lorsque l’objet fabriqué doit servir en cuisine, elle utilise de l’argile semi-grès vitrifié, alors que ses sculptures sont en faïence. Son art est sous influence. « Je vis en forêt. Les pierres et les arbres me parlent. » Elle s’inspire de ce qu’elle observe à l’air libre. Il n’est pas question de reproduire, mais bien de se laisser galvaniser par ce que la nature a à lui offrir.

Une pièce de Marie Valiquette.

Elle présentera quatre tableaux qui comprendront chacun de 50 à 100 pièces de différents formats. Elle fabrique chaque élément individuellement. « Par exemple, les petites roches à elles seules représentent une quantité de pièces. C’est long à exécuter! », commente-t-elle. Les collages qu’elle exposera au mur ont été faits à partir de photos d’arbres et de roches. Il y aura aussi des roches-amies. Ce sont en fait des poteries, vides à l’intérieur, qui font office de roches. Elle y a inséré de petites boules d’argile qui produisent un son lorsqu’on les secoue. Elles peuvent servir à différents usages. Mais une roche-amie, indique la céramiste, « c’est surtout une confidente à qui on peut tout dire et qui ne va jamais révéler nos secrets ».

 

Une roche-amie de Marie Valiquette.

Des histoires

Alors que l’œuvre que présente Céline Landry est représentative, les pièces que Marie Valiquette propose sont, quant à elles, les fruits de son imagination. Céline nous raconte une histoire. Marie nous invite à inventer la nôtre. Ni Céline ni Marie ne pratiquent leur art en vase clos. Pour Céline, l’art est un outil de sensibilisation, de réflexion et de discussion sur les façons de mieux inclure les gens. Elle a donné des ateliers de médiation au primaire et à des jeunes du Carrefour Jeunesse Emploi de Lachute. Pour Marie, l’art est un outil de partage. Elle a mené bénévolement des projets avec des enfants du primaire durant six ans. D’autre part, elle dispense régulièrement son expertise avec des amis et des connaissances.