Pour classifier les insectes, on les a répartis dans une trentaine d’ordres. Ces ordres sont ensuite subdivisés en familles, sous-familles, genres et espèces. Parmi ces ordres d’insectes, attardons-nous aujourd’hui aux Diptères, l’ordre auquel appartiennent les mouches.
Une seule paire d’ailes
Les Diptères, le nom le dit, ne possèdent qu’une paire d’ailes. Les ailes antérieures sont présentes tandis que les ailes postérieures ont été réduites et remplacées par des structures appelées haltères ou balanciers. Ces haltères servent à l’équilibre de l’insecte durant le vol. La plupart de ces insectes sont petits.
Régime alimentaire
Les moustiques, les mouches à chevreuil, les taons, les brûlots et les mouches noires sont hématophages, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent du sang des humains et d’autres animaux. Cependant, les moustiques mâles adultes ne piquent pas. Ils prélèvent le nectar sur les fleurs sauvages. Certains insectes piqueurs transmettent des maladies comme la malaria, la dengue, la fièvre jaune et la typhoïde. D’autres espèces sont aussi destructrices des récoltes. Mais il ne faut jamais oublier que bon nombre d’espèces de mouches, sur les 10 000 espèces qui sont présentes au Canada, sont utiles et jouent un rôle écologique de toute première importance.
Ces mouches peuvent être détritivores, nécrophages, prédatrices d’insectes nuisibles ou bien parasiter d’autres insectes ravageurs comme les chenilles. Et bon nombre d’entre elles agissent comme pollinisateurs permettant aux plantes sauvages de produire des fruits. Finalement, plusieurs insectes diptères servent de nourriture à d’autres animaux, et deviennent donc un maillon important de la chaîne alimentaire.
Quatre familles de Diptères de plus près
Tipulidae (cousins ou tipules)
Les tipules sont des insectes à longues pattes que l’on prend faussement pour des moustiques. En fait, ils n’en sont pas et sont inoffensifs. Les adultes se nourrissent parfois de nectar et leur longévité est très courte : à peine une ou deux semaines. C’est tout près des cours d’eau et des milieux humides que les tipules pondent leurs œufs. Les larves se développeront dans le bois en décomposition.
Chironomidae (moucherons)
Les moucherons sont aussi de petites mouches inoffensives. J’en ai souvent observé sur le bord du lac Érié ou Ontario où elles émergent au mois de mai en volant au-dessus des cours d’eau. Cela coïncide avec la venue de milliers d’oiseaux migrateurs qui s’en nourriront sans relâche. Les poissons aussi se nourriront en grand nombre des larves de moucherons.
Tabanidae (mouches à chevreuil, frappes-à-bord, taons)
Ces mouches ont besoin des protéines contenues dans le sang pour aider à la maturation des œufs. Seules les femelles de ce groupe piquent grâce à leur pièce buccale en forme de stylet. Si vous avez un bon sens de l’observation, vous remarquerez que les couleurs des yeux des Tabanidae sont variées et impressionnantes. Pourvu que vous ayez le goût de regarder de près un insecte piqueur!
Syrphidae (syrphes ou mouches à fleurs)
Ce sont mes mouches préférées. Elles ont un vol très rapide et peuvent effectuer du sur-place. Leurs couleurs, surtout celles de l’abdomen, ressemblent à s’y méprendre aux teintes des abeilles et des guêpes. Ce sont des cas parfaits de mimétisme. En s’habillant et en imitant les guêpes et les abeilles, ces insectes sont boudés par les oiseaux et autres mangeurs d’insectes. Comme les oiseaux ont appris que les guêpes et les abeilles possèdent un dard, ils évitent à tout prix de les consommer. Cela assure donc une plus grande chance de survie aux mouches à fleurs. Les Syrphidae adultes passent énormément de temps à butiner les fleurs, ce qui en fait d’excellents pollinisateurs. Dans la sous-famille des Syrphinae, les larves se nourrissent de pucerons, une espèce qui peut ravager des espèces végétales.
Apprenons à regarder de plus près les insectes qui nous entourent. Les mouches font partie du paysage. Qu’on le veuille ou non! Bonnes observations! Pour en connaître davantage, veuillez consulter :
NORMANDIN, Étienne, Les insectes du Québec et autres arthropodes terrestres, Les Presses de l’Université de Montréal. juin 2020, 620 p.