Une assemblée générale avec le maire Félix Maillé, vers 1947. Outre Gordon Omer Snyder, à gauche et Félix Maillé debout, on a peine à identifier les autres membres du conseil, présents sur cette photo. Crédit photo : André Dagenais
Il est étonnant de constater la grande participation citoyenne d’autrefois lorsqu’on observe des photos anciennes de la vie politique comme celle-ci, prise à la salle paroissiale de Saint-Hippolyte vers 1947. Que nous disent-elles du rôle du citoyen ?
Certains prétexteront qu’à cette époque sans les réseaux sociaux, web, télé et radio, ces rassemblements étaient une des seules façons de s’informer. C’est vrai! Que maintenant nous avons des observateurs journalistes et des commentateurs politiques qui, chacun dans leur art, présentent et résument pour nous l’actualité. Nous pouvons donc plus facilement être informés. Cela nous incite-t-il à participer davantage ? Il en était autrement autrefois, à Saint-Hippolyte.
Une assemblée générale à la salle paroissiale. Malheureusement outre Gordon Omer Snyder, au centre, on n’y reconnaît plus personne. Pouvez-vous nous aider ?
Le modernisme des maires Maillé et Goyer
En observant avec un certain recul l’histoire d’une communauté, on peut relever des éléments qui font naître une mobilisation. Ainsi à Saint-Hippolyte, on constate que les neuf années de l’administration (1935 à 1947) du maire Arthur Gohier ont mobilisé les citoyens autour des efforts de reconstruction d’une grande partie du village, avec les feux de 19331 et celui de 19442. Et les administrations suivantes, des maires Félix Maillé (1947-1949 et 1955-1963) et Ernest Goyer (1949-1955) ont été liées à des enjeux politiques de planification routière. Cela ne s’est pas vécu sans heurts! Car ces administrations ont ouvert notre communauté à un modernisme récréotouristique en marche, au Québec
De la chaloupe aux routes
Saint-Hippolyte comme d’autres municipalités laurentiennes ont profité des contre- coups de la prospérité économique des grandes villes où les industries d’armement et de matériel militaire de la Deuxième Guerre mondiale ont enrichi les citadins. Ainsi, beaucoup d’anciens Hippolytois qui y résidaient ont voulu profiter plus longtemps de la petite vacance annuelle qu’ils passaient autrefois, en pension dans leur famille campagnarde. Les chalets se sont alors multipliés sur les rives des nombreux lacs hippolytois. Si au début, ces villégiateurs se rendaient l’été à leur chalet par chaloupe, rapidement ils ont réclamé des routes des autorités municipales. Mais prises au dépourvu, ces dernières possédaient peu d’équipement pour les réaliser, à cette époque où les cantonniers travaillaient encore au « pic et à la pelle »!
Routes et déneigement
Il en a été aussi ainsi lorsqu’avec l’amélioration des conditions de travail et la diminution des heures, les vacanciers ont voulu profiter également de leur chalet, les fins de semaine hivernales pour y faire des activités de plein air. Mais les chemins et rangs hippolytois n’étaient pas dégagés l’hiver, faute de matériel nécessaire de la Municipalité. Les Hippolytois avaient l’habitude de se déplacer en sleigh ou en berlot sur les chemins « roulés » avec de lourds madriers tirés par un cheval qui affermissait la neige et éliminait les « bourrelets de neige » difficiles à traverser. Les autorités municipales ont dû emprunter pour acheter un équipement plus approprié. Cela s’est traduit en une nouvelle taxe qui a fait réagir la population comme le témoignent ces images d’assemblées houleuses. D’autres ont parlé de pétitions. Il reste peu de témoignages sur le vécu de ces événements. Je serai heureux d’en recevoir si, parmi les lecteurs, certains peuvent compléter cette période.
1 Le feu de 1933 a détruit complètement la salle paroissiale, le presbytère et l’église.
2 Le feu de 1944 a détruit le magasin général Labelle, sa maison de pension à côté, son entrepôt et celui du magasin d’Arthur Blondin, ainsi que la boulangerie d’Édouard Boisvert, la résidence privée de H. Brousseau et, au dire de certains, tous les bâtiments existants jusqu’au pied de la montagne, du côté est du village.
Pour partager vos informations avec Antoine Michel LeDoux ledoux@journal-le-sentier.ca MERCI!